jeudi 23 juillet 2009

Travaux d'été

Morceau à sélectionner: The Tourist - Sophie Hunger

Me voici de retour. J'espérais les mises à jour plus fréquentes même en présence de Corentin, mon filleul, en vacances chez nous pour 12 jours. Nos journées étaient bien trop chargées et puis en dehors du fait que l'ordi ne cessait de planter, ne supportant plus la chaleur, je ne voulais pas donner l'image d'une quelconque dépendance aux nouvelles technologies à mon filleul qui passe selon moi déjà beaucoup trop de temps devant l'ordi à chatter sur msn entre autres choses. Il est reparti hier après-midi en laissant un grand vide.
Durant son séjour, nous avons pu partager notre amour du dessin pendant quelques instants très agréables où le temps s'était suspendu au musée des Beaux Arts ou au parc, une petite bulle d'air et de silence. Chacun sa technique! En bon adolescent il a écouté mes conseils sans pour autant les suivre arrivant à des résultats tout de même satisfaisants. J'ai choisi 2 dessins: un centaure au stylo bille noir (j'ai enlevé le tronc d'arbre qui soutenait la statue et le Cupidon qu'il avait sur le dos), et un arbre du parc réalisé aux feutres. Le papier jaune vient de mon Moleskin.
Il me semble cependant ressentir un certain manque, l'impression de ne pas en avoir eu assez. Une certaine frustration à ne pas avoir pu représenter d'autres instants, en dehors de la simple observation et de l'immobilité d'une statue ou d'un arbre: la magie d'un ballet dans le théâtre romain, du jeu entre l'obscurité de la nuit et la lumière de la scène, de la lutte chorégraphiée des 3 danseurs pour interpréter la transidentité homme-femmes du chevalier d'Eon; l'ivresse d'un vol en tyrolienne, les bras et les jambes en croix au dessus des flots ou d'un tapis de feuilles, l'air frais caressant mon visage trempé par l'effort et la fierté d'avoir vaincu mon vertige; un vent violent et chaud venant du sud qui soulève mon charriot à provisions vide alors que je traverse le pont, comme un cerf-volant qui lutte pour s'enfuir... tant d'instants que j'aurais voulu pouvoir coucher sur le papier. Que dire alors des choses espérées ou attendues qui ne sont pas arrivées telles que la visite d'amis ou le feu d'artifice du 14 juillet? Ces choses ne sont pas indicibles, mais l'image à elle seule suffirait-elle ou pas? Représenter sa propre réalité, de ce qui a été ou aurait pu être, entremêlement de vrai et de faux, de vécu ou d'imaginaire, de perception ou d'espoir et de déception. J'arrivais, adolescent, à représenter ce genre de choses. J'ignore pourquoi aujourd'hui ces mini chroniques du quotidien me viennent moins naturellement ou nécessiteraient un tel effort.
Ceci m'amène à une heureuse rencontre avec une oeuvre exceptionnelle. Déjà il y a 2 ou 3 semaines, j'étais tombé par hasard à la Fnac sur les romans graphique de Will Eisner, auteur new-yorkais dont j'espérais aussitôt acquérir les albums en version originale sur amazone où n'étaient malheureusement disponibles que de vielles éditions. Une boutique de BD vient d'ouvrir dans la rue Sain Jean, la Petite Bulle. Alors que j'allais en faire la découverte, je suis tombé sur un des rayons consacré aux oeuvres de Will Eisner considéré comme le père du roman graphique. J'ai commencé par acheter le tome 1 de la trilogie sur New York. Je vous invite à le découvrir. Il était un fin observateur de ses contemporains, de sa ville qu'il adorait et savait sublimer tout ces instants, ces croquis ou esquisses mis bout à bout de façon souvent assez poétique, nostalgique ou humoristique. Il s'est libéré des cases conventionnelles de la BD pour une narration fluide et dynamique. J'ai beaucoup d'admiration pour son travail.

2 commentaires:

  1. Il est vrai qu'un dessin ne suffit peut être pas à représenter ces instants de vies riches de 1000 détails, mais il peut en donner un certain point de vue, et c'est là l'essentiel !
    Mais il y a d'autres moyens d'expression : La musique, l'écriture (ce que tu as fait d'aillleurs sans le savoir, en nous "dessinant" par des mots, tes sensations et ta propre vision du Monde), la photographie, la vidéo, etc... Ils sont autant d'outils au service de la création.

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  2. Olivier B***t (haha!...)21 août 2009 à 16:43

    Quel plaisir que celui de te lire !...
    A très bientôt Manu...
    O.

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